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08.03.2006 | AFP

Appel à continuer le combat pour que l'excision cesse

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Un appel à poursuivre la lutte contre l'excision, déjà subie par 100 à 140 millions de femmes dans le monde et dont risquent d'être victimes près de 3 millions de petites filles chaque année, a été lancé mercredi lors d'un colloque organisé à Paris par l'association gynécologie sans frontières.

"Il faut continuer à nous battre pour que cela cesse", a déclaré Khady Koita, présidente du réseau européen pour la prévention et l'éradication des mutilations génitales féminines (EuroNet-FGM), soulignant qu'en Afrique "ça bouge" davantage que parmi les femmes immigrées en Europe.

"Quand on est en Afrique, on arrive à parler de ces choses-là, c'est surtout nos compatriotes qui sont ici en Europe qui essaient de nous freiner dans la lutte, car ils pensent que nous sommes manipulées", a-t-elle expliqué.

D'où l'invitation faite aux gynécologues, sage-femmes et membres d'associations européennes présents d'aider les femmes africaines dans cette lutte, sans trop se mettre en avant : "quand vous êtes à nos côtés, on est plus fort que quand vous êtes devant nous".

Environ 30.000 femmes vivant en France ont été excisées, et 35.000 mineures ont subi ou risquent, pendant des vacances en Afrique, de subir ces mutilations, selon la sociologue Isabelle Gilette Faye, présidente du Groupe femmes pour l'abolition des mutilations sexuelles (Gams).

"Grâce aux procès qui ont eu lieu, grâce à la prévention", ces excisions n'ont plus lieu en France, et les signalements faits par les services de protection maternelle et infantile (PMI) concernent "des mères qui viennent d'arriver d'Afrique avec des enfants déjà excisées", explique-t-elle.

La surveillance après 6 ans "est plus difficile", car, dit-elle, un examen génital ne peut être fait en milieu scolaire, d'où l'invitation faite aux enseignants de noter d'éventuels problèmes urinaires ou changements d'attitudes de fillettes au retour de vacances au pays.

Quant aux adolescentes vivant en France, poursuit-elle, elles découvrent un "jour avec stupeur à la télévision qu'on peut réparer le clitoris" et que ça concernent des filles noires, et réalisent "qu'elles ont subi l'excision : elles ne comprennent pas comment leur mère a pu faire cela".

Au Kurdistan aussi, des femmes sont victimes d'excisions, selon l'association allemande Wadi qui a lancé enquêtes et actions de sensibilisation dans cette région d'Irak.

Douleurs intenses, hémorragies, tétanos, septicémies parfois mortelles, incontinence urinaire, complications à long terme gênant l'accouchement sont le prix de ces mutilations, a rappelé le Dr Heli Bathija (Organisation mondiale de la Santé).

Couper le clitoris entraine aussi une "souffrance psychologique", insiste Mme Koita, appelant à "éradiquer totalement" cette pratique au "nom des droits humains".


© 2006 AFP


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